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Niveau d’automatisation dans l’automobile moderne : état des lieux

L’automobile moderne s’est transformée en un véritable concentré de technologies, où l’automatisation occupe une place centrale. Les véhicules d’aujourd’hui sont dotés de systèmes avancés d’aide à la conduite, capables de détecter des obstacles, de maintenir la trajectoire et même de freiner en urgence. Grâce à l’intelligence artificielle et aux capteurs sophistiqués, ces voitures offrent un confort et une sécurité accrus, transformant radicalement l’expérience de conduite.

Cette avancée technologique soulève de nombreuses questions. Jusqu’où peut-on faire confiance à ces systèmes automatisés ? Quels sont les défis liés à la cybersécurité et à la responsabilité en cas d’accident ? L’industrie automobile, en pleine mutation, doit trouver un équilibre entre innovation et réglementation pour garantir une intégration harmonieuse de ces nouvelles technologies.

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les différents niveaux d’automatisation dans l’automobile

L’automatisation des véhicules se décline en plusieurs niveaux, allant de l’assistance à la conduite au véhicule totalement autonome. L’échelle de l’automatisation, définie par la SAE International, comprend six niveaux :

  • Niveau 0 : aucune automatisation. Le conducteur gère toutes les tâches de conduite.
  • Niveau 1 : assistance à la conduite. Des systèmes comme le régulateur de vitesse adaptatif assistent le conducteur.
  • Niveau 2 : automatisation partielle. Les véhicules équipés de systèmes comme le Personal CoPilot de BMW ou l’Autopilot de Tesla peuvent contrôler à la fois la direction et la vitesse.
  • Niveau 3 : automatisation conditionnelle. Le conducteur peut déléguer certaines tâches mais doit rester prêt à intervenir. Le Drive Pilot de Mercedes-Benz en est un exemple.
  • Niveau 4 : haute automatisation. Les véhicules peuvent gérer la plupart des situations sans intervention humaine, comme les projets Apollo de Baidu ou le Sensing Elite de Honda.
  • Niveau 5 : automatisation complète. Les véhicules n’ont besoin d’aucune intervention humaine. Le Projet Titan d’Apple vise ce niveau ultime d’automatisation.

Le véhicule automatisé et connecté (VAC) attire particulièrement l’attention. Présenté par Atec ITS France, il représente un objet en interaction permanente avec son environnement. Ces technologies évoluent rapidement, intégrant des capteurs intelligents et des algorithmes d’intelligence artificielle. Stellantis, par exemple, a développé le STLA AutoDrive 1.0, une solution intégrant ces innovations.

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Le déploiement de ces technologies repose sur un triptyque : service, matériel et infrastructure. Le VAC pourrait devenir aussi indispensable que les ceintures de sécurité ou les airbags, transformant profondément l’industrie automobile.

les défis technologiques et réglementaires

La mise en œuvre des véhicules automatisés et connectés (VAC) ne se résume pas à une prouesse technologique. Elle soulève une multitude de défis, tant sur le plan technique que réglementaire. Jean Coldefy et Martial Chevreuil, experts chez Atec ITS France, soulignent la nécessité d’une vision systémique pour répondre à la complexité des problématiques liées au VAC. La technologie, bien que fondamentale, ne suffit pas. Il faut aussi une infrastructure adaptée et des moyens de communication performants.

le cadre réglementaire

La loi d’orientation des mobilités (LOM) autorise le déploiement des VAC, mais le cadre juridique reste à clarifier. Le règlement (UE) 2019/2144 et le règlement sur les systèmes automatisés de maintien de la trajectoire (ALKS) régissent ces véhicules. Le Comité national pilote d’éthique du numérique pose les jalons pour une utilisation éthique et sécurisée. L’acceptabilité sociale et le modèle économique demeurent des freins majeurs.

les défis techniques

Le déploiement des VAC nécessite de nouvelles générations de capteurs plus intelligents. Les technologies de l’intelligence artificielle sont des leviers solides pour améliorer l’efficacité des traitements et de la perception. La simulation devient de plus en plus nécessaire pour assurer des procédures d’évaluation et de validation. La cybersécurité et la sûreté de fonctionnement sont essentielles pour protéger les données et garantir la sécurité des usagers.

  • Protection et valorisation des actifs immatériels : les règles de protection de la propriété intellectuelle doivent évoluer.
  • Harmonisation supranationale : une homogénéisation des cadres juridiques autour de l’axe routier et de la voirie est indispensable.
  • Normes et certification : renforcer l’usage des normes et de la certification de conformité est fondamental pour le déploiement des VAC.

automatisation automobile

perspectives et impacts sur la société

Jean-Pierre Orfeuil et Yann Leriche, auteurs de ‘Piloter le véhicule autonome – Au service de la ville’, mettent en avant les transformations radicales que le véhicule automatisé et connecté (VAC) pourrait apporter. Près de 150 expérimentations ont été autorisées sur des routes ouvertes à la circulation en France à fin 2021. Cette montée en puissance progressive des services de mobilité routière automatisée est prévue dans les prochaines années.

La décarbonation des mobilités est l’une des promesses les plus attendues des VAC. En réduisant les émissions unitaires et en optimisant les trajets, ces véhicules pourraient significativement réduire l’empreinte carbone des déplacements urbains et interurbains. Le VAC pourrait aussi renforcer le lien entre les territoires, facilitant l’accès aux zones rurales souvent moins bien desservies par les transports en commun traditionnels.

Les acteurs majeurs de l’industrie, tels que Waymo (filiale d’Alphabet), Zoox (racheté par Amazon) et Cruise (fondé par Kyle Vogt et Dan Kan, puis racheté par General Motors), investissent massivement dans le développement de ces technologies. En France, des entreprises comme EasyMile et Navya se distinguent par leurs innovations dans le domaine des navettes autonomes. Heex, fondée par Bruno Mendes Da Silva, se concentre sur la gestion des données pour améliorer la performance des systèmes automatisés.

Le déploiement des VAC pourrait créer de nouveaux modèles économiques et sociaux, repensant notre rapport à la mobilité. La sécurité routière pourrait aussi en bénéficier, avec une réduction des accidents liés aux erreurs humaines. Ces perspectives soulèvent aussi des questions éthiques et légales, nécessitant une régulation adaptée pour assurer une transition harmonieuse.