En Nouvelle-Aquitaine, près de 100 000 contrats saisonniers sont signés chaque année, principalement dans l’agriculture, le tourisme et la restauration. Le pic d’embauches s’observe entre avril et septembre, mais certaines filières, comme la viticulture, échappent à cette périodicité.Malgré des contrats courts, la majorité des saisonniers renouvelle l’expérience d’une année sur l’autre. Cette mobilité régulière nourrit un tissu économique local dépendant de ces flux temporaires, tout en posant des défis récurrents en matière de qualification et de sécurisation des parcours professionnels.
Plan de l'article
La saisonnalité, moteur du marché de l’emploi en Nouvelle-Aquitaine
D’avril à septembre, impossible d’ignorer le ballet des embauches en Nouvelle-Aquitaine. Le contrat temporaire devient la norme, les entreprises s’organisent et la région affiche un dynamisme contagieux. Ici, l’emploi saisonnier irrigue bien au-delà des plages ou des marchés de plein air : c’est la restauration, l’agriculture, la vigne ou encore le commerce qui s’arment pour affronter la vague estivale. Plus de 100 000 saisonniers sont attendus chaque année, des chiffres qui pèsent dans la balance selon l’Insee, et derrière lesquels se dessine une réalité bien ancrée dans la vie socio-économique.
Oublions l’idée reçue qui ne voit dans la saisonnalité qu’un appoint pour étudiants. À Bordeaux, La Rochelle, Sarlat ou Bayonne, ces contrats balisent la trajectoire de milliers d’actifs et façonnent la vie des quartiers, des villages et des exploitations. Un recrutement sur cinq, parfois davantage, s’effectue sous ce format dans certains secteurs. Étudiants désireux d’obtenir une première expérience, personnes en reconversion, jeunes diplômés ou travailleurs d’expérience : le panel est large et les perspectives variées.
Le plus frappant ? Cette fidélité singulière qui fait revenir chaque année une main-d’œuvre aguerrie, habituée à jongler avec les rythmes intenses de la haute saison. La saisonnalité structure ici la relation au travail, oblige entreprises et candidats à repenser leur façon de s’engager et d’apprendre. Sur la plateforme offres d’emploi saisonnier, le trafic explose dès le printemps, prouvant que la compétition pour les meilleurs profils ne faiblit pas. Plus qu’un simple passage obligé, cette alternance fait émerger de nouvelles pratiques, entre fidélisation et agilité professionnelle.
Quels secteurs recrutent le plus de saisonniers dans la région ?
Le paysage de l’emploi saisonnier en Nouvelle-Aquitaine est tout sauf uniforme. Certains domaines embrasent littéralement le marché dès que la saison débute. Parmi les grands employeurs temporaires, quelques piliers s’imposent.
Voici où la demande explose chaque année et où l’on trouve le plus fort volume de contrats :
- Hébergement-restauration : les hôtels, bars, restaurants, campings et villages vacances recherchent en masse des profils motivés et réactifs dès le retour des beaux jours.
- Agriculture et viticulture : dans les vallées, les vignobles et les petites communes, le secteur fait appel à une véritable armée de bras pour vendanger, récolter, tailler et conditionner.
- Loisirs et commerce : entre bases nautiques, parcs, boutiques et marchés, il faut du monde pour absorber l’affluence et maintenir le niveau d’accueil attendu en saison haute.
Dans les bastions touristiques comme La Rochelle, Arcachon ou Sarlat, la restauration ne peut tout simplement pas « tenir la caisse » sans renfort. Les territoires ruraux, eux, voient leur dynamique bouleversée par l’afflux de saisonniers qui redonnent vie aux exploitations et soutiennent la vitalité économique des villages.
Ce recours massif à l’emploi saisonnier n’a rien d’un bricolage, il s’inscrit dans une organisation rodée, mesurée et scrutée chaque année par l’Insee. Les données illustrent bien la place structurante de cette main-d’œuvre temporaire dans l’équilibre régional.
Emploi saisonnier : un tremplin pour tous les parcours
L’emploi saisonnier ouvre le champ des possibles à toutes sortes de destinées. Été après été, il crée des opportunités concrètes. Oui, de nombreux jeunes choisissent ces missions pour financer leurs études ou tester un métier, mais le vivier ne s’arrête pas là. Employés en quête de rebond, travailleurs expérimentés, demandeurs d’emploi… tous viennent chercher ce que le contrat court promet : un point d’ancrage pour apprendre, progresser ou se réinsérer.
Le plongeon dans une nouvelle équipe, la polyvalence exigée, la marge d’apprentissage rapide : tout forge des qualités que les employeurs recherchent désormais partout. En ville comme à la campagne, chacun se confronte à la réalité du terrain, développe ses réflexes et repart avec des compétences, du réseau, ou simplement une confiance renouvelée pour la suite.
L’expérience de terrain a tout d’un accélérateur de trajectoire. Prenons l’exemple d’une saison passée dans la restauration à Sarlat : au fil des services et des horaires à rallonge, on acquiert rapidité, adaptation, sens du collectif, et le carnet d’adresses s’étoffe. Certain·es, à force d’années dans des secteurs variés, parviennent à décrocher des postes permanents. D’autres capitalisent sur la diversité de leurs missions en renforçant leur attractivité sur des marchés parfois tendus.
Ici, la saisonnalité n’est pas un refuge. C’est un choix pleinement assumé pour bâtir sa vie professionnelle, trouver un nouveau souffle et, parfois, faire décoller une carrière qui battait de l’aile. À chaque contrat signé, c’est l’idée d’un nouvel élan qui se concrétise : l’été suivant viendra continuer l’histoire ou en écrire une totalement différente.

